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Incubateur de startup privé : quand faut-il y songer ?

Incubateurs privés, une bonne idée pour les start-ups ?

Lorsqu’un entrepreneur lance une startup, il peut vite penser qu’intégrer un incubateur est une étape obligatoire dans l’aventure entrepreneuriale.

Dans les grandes villes, les appels à projets et les sollicitations pour intégrer ces structures d’accompagnement sont régulières. L’offre se multiplie, et avec actuellement plusieurs centaines incubateurs de startup et accélérateurs en France, il peut être rapidement difficile d’y voir clair.

Alors comment différencier ces structures et sur quels critères les évaluer ? C’est ce que nous décrypterons dans cet article.

Nous allons également identifier les avantages des incubateurs privés et les points de vigilance à avoir à l’esprit.

Mais tout d’abord…

Qu’ont en commun Station F, Agoranov et La Ruche Factory ?

Tous les incubateurs ont la même finalité : accompagner et aider un porteur de projet dans le lancement et dans la croissance de son projet.

Le contenu de cet accompagnement diffère selon la famille à laquelle ces structures appartiennent.

Schématiquement, nous pouvons distinguer quatre différents types d’incubateurs :

  • Les incubateurs publics créés par les collectivités locales

Ces structures accueillent des projets susceptibles de contribuer au développement économique, au rayonnement et à la création d’emplois dans une région. Selon la politique de la collectivité, différents objectifs sont mis en avant : l’innovation technologique, la conscience écologique… Parmi les plus connues, nous avons le BIC de Montpellier et Paris & C.

  • Les incubateurs d’universités et de grandes écoles

Les incubateurs dits « Allègre » ont été les premiers à être lancés par la sphère publics en 1999. Au nombre de 28 sur le territoire français, ils sont adossés au Ministère de l’enseignement supérieur et de la Recherche et accompagnent en particulier les startups DeepTech.

Des écoles ont également lancé leur propre structure. Tel l’incubateur de l’Institut Paul Bocuse, spécialisé dans les projets d’hôtellerie restauration, ou l’incubateur Paris-Dauphine, généraliste, qui accueille tous types de projets. Ils permettent à leurs élèves et souvent à des externes de développer un projet en profitant de l’expertise et des équipements de l’établissement.

  • Les incubateurs d’entreprises

Des entreprises créent leur structure pour accueillir des projets innovants qui explorent de nouveaux marchés dans des industries spécialisées comme le 39Bis de Sanofi. Cette initiative leur permet notamment de développer des innovations qu’ils ne peuvent pas effectuer en interne.

  • Les incubateurs privés

Ces structures sont souvent créés par d’anciens entrepreneurs qui souhaitent mettre à contribution leur expertise et leur réseau dans un lieu promouvant des valeurs et une culture marquée. Tant créé sous le statut d’association que de société, ils ne poursuivent pas tous un objectif de rentabilité mais ont néanmoins à l’esprit un retour sur investissement !

Zoom sur quelques incubateurs privés :

**Station F** : incubateur fondé par Xavier Niel, il propose deux programmes d’incubations :

  • le Founders Program pour les entrepreneurs ayant des projets naissants (205 euros par mois) ;
  • le Fighters Program, réservé aux entrepreneurs ayant très peu de moyens financiers (gratuit)

D’autres programmes sont proposés en partenariat avec de grandes entreprises (Microsoft…)

The Family : présent à Paris (et dans trois villes en Europe) et de plus e plus en format digital, cette structure hybride est à la fois incubateur, accélérateur et société d’investissement. Il prend une participation variable au capital des startups admises.

La Ruche Factory : elle se spécialise dans l’accompagnement des projets dans l’entrepreneuriat social et propose différents programmes d’incubation de 6 à 12 mois, dont “Les Audacieuses”, un accompagnement de 9 mois gratuit. La Ruche est présente dans six villes de France (Paris, Montpellier, Marseille, Saint-Nazaire, Bordeaux et Saint Germain en Laye).

Creatis : c’est la résidence pour les entrepreneurs dans le secteur des médias et de la culture. Elle propose un programme sur mesure entre 3 et 12 mois selon les objectifs des porteurs de projet (gagner en autonomie, développer son projet, lever des fonds…). Les tarifs sont mensuels, à partir de 350 euros.

Un incubateur privé est ainsi une structure privée qui accompagne un entrepreneur dans le lancement et la croissance de sa startup avec un objectif de retour sur investissement. A quel moment un incubateur privé intervient-il dans la vie d’une
startup ?

Accéder à une liste complète d’incubateurs

Nous avons réunis pour vous un maximum d’incubateurs de startups. Accompagnement commercial, levées de fonds, développement à l’international, enseignement théorique et pratique… Ils ont beaucoup à vous apporter ! 

Intégrer un incubateur privé : Immersion

Quel est le meilleur moment pour intégrer un incubateur ?

Il y a une période charnière durant laquelle un porteur de projet peut envisager d’intégrer une structure d’accompagnement .

Pour candidater à la majorité des incubateurs privés, il sera demandé à l’entrepreneur d’expliquer et de démontrer la pertinence de son projet et sa proposition de valeur. En clair : avoir des premiers utilisateurs, un début de preuve de concept, des chiffres qui la soutienne, expliquer le modèle économique envisagé, sans oublier l’humain avec l’adéquation porteur de projet/équipe/projet.

Aussi, lorsque l’entrepreneur a dépassé le stade de l’idée et a commencé à valider une opportunité de marché pour le produit ou service qu’il propose, il peut envisager d’intégrer un incubateur privé.

C’est également durant cette période que le porteur de projet doit identifier sa situation pour évaluer si l’accompagnement proposé par ces structures est ce qui lui convient le mieux.

Intégrer un Incubateur privé : est-ce fait pour tout le monde ?

Malgré la diversité des incubateurs privés, nous avons pu définir de manière globale ce qui les relient toutes. Voici les divers avantages que peut tirer un entrepreneur du contenu de l’accompagnement proposé,

Obtenir un suivi de qualité : lors d’une première expérience entrepreneuriale, le quotidien d’un porteur de projet est expérimental. Il avance à taton, sur un chemin escarpé et peu familier. Les incubateurs permettent à un entrepreneur d’y voir plus clair en se faisant accompagner par un mentor spécialisé dans la création de startups. La méthodologie et les conseils de celui-ci sont un gain de temps précieux et constituent un moyen d’éviter les erreurs de débutants. Généralement, le porteur de projet bénéficie d’un suivi régulier qui lui permet de ne pas perdre de vue les objectifs importants.

Avoir un cadre inspirant où travailler : les incubateurs privés incluent très souvent dans leur offre des locaux ou un espace de coworking où l’équipe fondatrice d’une startup pourra travailler. C’est un avantage certain lorsque l’équipe n’a pas d’espace de travail et souhaite éviter de payer le loyer d’un bureau.

Intégrer une communauté d’entrepreneur : un incubateur privé s’organise autour d’une communauté de personnes qui partagent des valeurs et des challenges communs. Un porteur de projet peut parfois se sentir seul à ses débuts. Il peut avoir envie d’échanger avec d’autres entrepreneurs qui comprennent ce qu’il vit sur ses difficultés. Et dans les bons moments, de pouvoir fêter avec eux ses avancées. De plus, les évènements organisés par ces incubateurs contribuent à la naissance de nouvelles idées, de synergies et de collaboration entre startups.

Avoir accès à des formations : les incubateurs organisent régulièrement des ateliers animés par des entrepreneurs aguerris. A travers ces formations, les intervenants transmettent une compétence ou partagent leur expertise dans une industrie.

Bénéficier de ressources particulières : des services à tarifs préférentiels sont souvent inclus dans l’offre des incubateurs privés. Il peut s’agir de frais de domiciliation gratuits, et d’avantages financiers auprès d’entreprises partenaires dans le web, les services légaux… L’incubateur peut également donner accès à des talents essentiels au développement d’une entreprise (graphiste, comptable…) ou à un réseau étendu d’investisseurs et à l’espace médiatique.

Nous aimerions à présent appuyer sur deux points de vigilance que tout entrepreneur devrait avoir à l’esprit lorsqu’il envisage d’intégrer un incubateur.

L’abondance des évènements organisés par ces incubateurs – des conférences aux ateliers de formation, en passant par les possibilités diverses de réseauter – peuvent détourner l’entrepreneur de ses priorités. Il est tentant de collectionner les cartes de visites ! L’entrepreneur qui bénéficie de cet accompagnement ne doit pas perdre de vue ce qui fait avancer durablement son projet. Priorisation et focus sont deux clés pour réussir son incubation.

De plus, il arrive que certain porteurs de projet pensent qu’être sélectionné dans une de ces structures est un signe d’accomplissement. Intégrer un incubateur de renom est une reconnaissance mais n’est en aucun cas un gage de succès pour la startup. Nous conseillons aux porteurs de projet de garder la tête froide. Le véritable travail ne fait que commencer et l’entrepreneur a encore tout à prouver 😉

Comment choisir son incubateur privé ?

Pour une heureuse liaison entre un incubateur et un entrepreneur, il faut retrousser ses manches et faire son travail d’enquête. Voici quelques critères non exhaustifs pour y voir plus clair :

L’implication dans l’accompagnement

Du fait de leur propre modèle économique, les incubateurs privés vont chercher à obtenir un retour sur investissement. Or il est compliqué de l’obtenir immédiatement dans l’accompagnement de porteurs de projets. De ce fait deux modèles prédominent : l’investissement de l’incubateur au capital de la société accompagnée en échange de la prestation d’accompagnement et de la mise en réseau, ce qui est le cas pur 1Kubator ou le financement de l’incubateur par des grands groupes ce qui est le cas pour Station F. Si l’incubateur opère le premier modèle, étudiez bien la contre partie de la prise de capital et leur implication qui peut aussi largement jouer en votre faveur puisqu’ils ont intérêt à ce que vous réussissiez. Votre capital est précieux !

Le type de structure

Il existe des incubateurs spécialisés qui proposent un accompagnement ciblé sur une industrie ou une expertise technologique particulière (comme Creatis). D’autres structures, plus généralistes, accueillent tous types de projets (c’est le cas de Station F). L’entrepreneur doit se demander quel accompagnement lui conviendra le mieux selon son projet.

Les références

Pour s’assurer de la qualité de l’accompagnement, il est important d’identifier qui sont les mentors et les professionnels qui assurent les suivis. Sont-ils toujours dans le bain de l’entrepreneuriat ? Quelle est leur expérience ? Ont-ils des expertises ? Ont-ils lancé leur startup récemment et avec succès ?

Les alumnis

Qu’elles aient ou non réussies, retrouver les anciennes startups incubées et les contacter est une bonne façon d’obtenir de l’information exclusive. Leur expérience et leur vécu permettra d’avoir un meilleur retour sur la manière dont un entrepreneur peut tirer bénéfice d’un incubateur spécifique.

Le prix

Que demande l’incubateur en échange d’un accompagnement ? Un porteur de projet doit savoir combien il est prêt à payer mensuellement ou combien de part de son capital il est prêt à donner pour être incubé. Il doit s’assurer que ses intérêts sont alignés à ceux de la structure.

La culture de la structure

Les critères objectifs ne sont pas les seuls points à prendre en compte. Le porteur de projet doit trouver l’incubateur qui promeut des valeurs et une culture qui lui correspondent. La subjectivité est alors importante pour s’assurer que l’équipe fondatrice est alignée avec ces valeurs. Nous conseillons aux candidats de visiter la structure, de rencontrer des incubés et des mentors pour se faire une idée plus précise de la culture d’un lieu. A eux de se demander : est ce que la “vibe” de l’incubateur me convient et résonne avec mon projet ?

Deux incubateurs, deux cultures : à gauche, une culture de l’autonomie promue par Station F, à droite une culture de la démocratisation revendiquée par Creatis

Postuler à un incubateur : quelques conseils

La sélection est généralement très rigoureuse pour intégrer une structure d’accompagnement privée. Le nombre de candidats est élevé, et peu d’élus. En moyenne, 70 % des candidatures ne sont pas retenues. Alors, comment mettre toutes les chances de son côté ?

Comme nous l’avons vu plus haut, le point de départ est de demander l’incubation au moment optimal.

Puis, la candidature à soumettre peut prendre différentes formes selon les structures auxquelles vous postulez. Qu’il s’agisse de rédiger un business plan ou de remplir un questionnaire, les incubateurs ont des attentes assez similaires :

  • le candidat doit détailler son projet en expliquant sa situation actuelle et la direction vers laquelle il envisage d’aller.
  • le candidat doit avoir un prototype ou des KPI’s à soumettre.
  • le candidat doit montrer sa motivation (l’adéquation homme/projet, sa volonté de travailler à temps plein sur son projet…)
  • le candidat doit montrer sa connaissance exclusive du marché (en tout bonne foi, sans inventer de chiffres)

Cette phase de présentation de la jeune entreprise peut prendre plusieurs formes : un dossier de candidature papier ou par email, un formulaire en ligne ou une plateforme d’appel à projet dédiée comme celle de Vianeo qui permet de consolider la proposition de valeur, la clé du product maket fit !

L’importance de l’accompagnement

L’incubation, lorsqu’elle se déroule bien, peut être une expérience transformative pour le porteur de projet. Elle n’est pas cependant pas la seule forme d’aide au développement de startups.

L’accompagnement prends bien des formes. Qu’il s’agisse de se faire coacher, d’intégrer un réseau d’entrepreneurs ou un incubateur privé, nous recommandons aux porteurs de projet de ne pas rester seul dans leur aventure.

Etre accompagné permet de maximiser ses chances de pérenniser son projet, de le mener à bien et de manière durable : 85% des startups accompagnées sont toujours en activité trois ans après leur création, selon BPI France.

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