C’est bien connu, si on avait l’argent, on pourrait refaire le monde. C’est ce que se disent de nombreux porteurs d’idées. L’argent est un des plus gros freins à l’entrepreneuriat, et les porteurs de projets se demandent s’il est judicieux d’utiliser ses fonds propres pour s’auto-financer, ou même si quitter son travail vaut le coût. Aperçu comme l’obstacle ultime à tous leurs succès, le sujet du financement du projet n’est pourtant pas l’écueil le plus complexe à passer. Il n’est, en effet, pas besoin d’en avoir autant que l’on pense pour démarrer une activité et par ailleurs de nombreuses sources de financement existent et peuvent être largement suffisantes au démarrage (Institutions locales, concours, associations, crowd-funding, appel aux dons..). les aides sont multiples, il suffit de se renseigner !
Sommaire
- Ne pas foncer tête baissée dans la question épineuse du financement
- Que font les entrepreneurs aujourd’hui ?
- Quelles options pour financer son projet ?
- Qu’avons-nous appris ?
Ne pas foncer tête baissée
La question du financement se pose obligatoirement lors du démarrage du projet, mais elle survient souvent trop tôt et prend une place souvent trop importante par rapport à la question clé du potentiel du projet. Se focaliser dessus alors que l’idée n’est qu’à son BABA n’est pas une bonne stratégie, car cela peut occulter son potentiel qui si il est validé, résoudra le problème du financement. CQFD ! En effet, pour obtenir des financements, il faut convaincre et donc réfléchir au préalable aux 5 preuves de valeur du projet, telles que présentées dans la méthode Business Design de Vianeo : légitimité, désirabilité, acceptabilité, faisabilité et viabilité. Se basant sur cette méthode, l’offre LancetonIdée.com permet de passer en revue toutes les étapes pour valider son projet tout en s’appuyant sur des méthodes largement utilisées : Blue Ocean, Lean Startup, Design Thinking, Business Model Canvas. Le porteur de projet peut donc avec l’aide d’un accompagnant expert certifié à la méthode Vianeo, construire sa stratégie et constituer des arguments et un dossier complet à présenter devant des jurys de concours et des investisseurs. Par ailleurs, à travers ce cheminement, il pourra explorer de nombreuses pistes et identifier les plus solides pour trouver rapidement son marché et assurer le meilleur et le plus sûr des financements de son projet : le client !
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Vous caressez secrètement des rêves d'entrepreneuriat et de création d'entreprise ? Vous avez envie de vous lancer dans la réalisation d'une idée ou d'un projet qui vous tient à cœur ? Vous avez toutes les bonnes raisons de penser que votre idée à de la valeur. Retrouvez sur cette page un récapitulatif de ce que signifie "Devenir entrepreneur" et plongez-vous dans l'aventure entrepreneuriale en validant une à une vos hypothèses et en confirmant votre marché.
Que font les entrepreneurs aujourd’hui ?
En 2018, plus de la moitié des créateurs d’entreprise partaient avec moins de 8 000€ de financement, et presque 13% n’avaient aucun moyen financier (source : Insee). Attention cependant à ces chiffres qui rassemblent tout type de création d’entreprise, dont des auto-entrepreneurs qui peuvent exercer leur activité à temps partiel ou sans gros coûts fixes. Gérer un site en ligne ou proposer une activité de conseil est bien moins coûteuse au départ que la création d’une marque de mode ou le développement d’un logiciel. Y sont inclus aussi les projets de jeunes entreprises mis en place par des sociétés déjà établies, qui investissent souvent beaucoup plus, autour des 40 000€. L’Insee dévoile aussi que 63% des créateurs d’entreprise n’utilisent que leurs ressources personnelles. Or, il existe de très nombreuses aides à la création d’entreprise qui peuvent empêcher certains de s’endetter ou de minimiser le grignotage de leurs économies.
Sources : Dares analyses, juin 2019
L’apport personnel reste crucial, même lorsqu’il est modeste, surtout s’il est utilisé pour valider un projet avec un accompagnateur. Ici, l’apport personnel ne désigne pas que de l’argent mais aussi des crédits de formation, du temps et des conseils de tiers. Il vaut mieux se rendre compte qu’une idée ne tient pas la route ou a besoin d’être redirigée vers une nouvelle utilisation avant d’avoir investi financièrement dedans plutôt qu’après. Un projet bien pensé, avec une légitimité prouvée forte et une compréhension solide de son écosystème convaincra toujours plus facilement les jurys d’incubateurs ou de prêts qu’une vague idée qui peut être bonne mais qui n’a pas été travaillée.
Quel montant ?
Le montant varie fortement selon les secteurs car certains entraînent de gros investissements nécessaires dès le démarrage : une aventure en micro-entreprise dans le service ne nécessite pas les mêmes investissements qu’une startup dans la DeepTech qui doit embaucher pour transformer sa techno en produit opérationnel.
Cependant, l’investissement premier a un impact sur la pérennité de l’entreprise : 66% des petits projets (<2000€) survivent leurs trois premières bougies alors que ce chiffre monte à 83% pour les projets qui ont investi au démarrage plus de 80 000€.
Seul 18% pensent qu’ils auraient eu besoin de plus que le montant investi au départ.
Conseil : ne pas sous-estimer ses besoins en financement. Il faudra pour cela les évaluer précisément, si possible avec un regard tiers qui ne sera pas biaisé par la peur de l’endettement personnel. A terme, une bonne évaluation peut même rapporter plus d’investissements puisque la rentabilité du projet sera mieux mise en évidence.
Le bon fonctionnement d’une entreprise prend racine aussi dans un fond de roulement suffisant au départ (BFR). Un manque de trésorerie ne fera que couler le projet trop vite !
Quelles options pour financer son projet ?
Le prêt bancaire
Le plus basique, le plus évident, et pourtant pas toujours le plus avantageux. 42% des créateurs d’entreprise souscrivent à un prêt bancaire au titre de leur future entreprise lorsqu’ils la créent.
Une bonne idée serait de préparer le terrain en amont : un compte déjà ouvert chez la banque en question, un montant justifié par des prédictions chiffrées et raisonnable pour apaiser leurs doutes quant au risque de défaut etc. Les banques apprécient aussi l’apport en fonds propres, puisqu’il démontre une implication importante et concrète dans le projet.
L’alternative phare des banques sont les organismes de micro-crédit, dont l’Adie est une des structures les plus connues en France. Moins utilisés qu’en Afrique où ils contribuent à une grande partie de la dynamique économique, ils peuvent néanmoins aider les créateurs d’entreprises à hauteur de 10 000 ou 20 000€, parfois même plus.
Le crédit-bail est aussi une possibilité à prendre en compte pour les immobilisations mobilières. Les équipements seront loués et l’entreprise pourra les acquérir définitivement au terme du contrat si elle le souhaite.
Besoin d’une garantie ? Plusieurs organismes comme la BPIfrance ou des fonds de garantie régionaux et départementaux peuvent compléter la garantie à hauteur d’un certain pourcentage. Ces aides-là sont bien résumées ici. Certaines banques proposent aussi des Prêts Garantis par l’Etat (PGE).
Une alternative aux prêts bancaire s’est également développée avec l’ère digitale : des sociétés de prêt en ligne comme October financent une grande variété de projets ainsi que la trésorerie pour PME.
Les Prêts d’honneur
Environ 9% des créateurs d’entreprise contractent un prêt d’honneur. Ce sont des prêts gratuits accordés via des concours par des clubs ou associations à des projets prometteurs. La plupart proposent aussi l’accompagnement d’un mentor qui transmettra son expertise et ses conseils.
Solliciter un prêt d’honneur n’est pas une partie gagnée d’avance. Il faut avoir un projet (et non pas une idée) solide et chiffré, mais l’effet de levier est impressionnant : il constitue un label officieux de qualité, ce qui peut permettre de contracter plus facilement des emprunts ou de convaincre des investisseurs par la suite.
Les réseaux les plus développés en France sont Initiative France et Réseau Entreprendre.
Financement participatif
Aussi appelé crowdfunding, il permet d’obtenir des fonds grâce à un grand nombre de personnes au travers d’une plateforme en ligne. Les financements peuvent se faire sous forme de dons, de prêts (appelés aussi crowdlending ou d’investissements (ou crowdequity). Tels des mécènes contemporains, ces bienfaiteurs peuvent participer à la hauteur de quelques centimes comme plusieurs milliers d’euros.
Le crowdfunding représente en moyenne aujourd’hui 12% des apports en fonds propres des entrepreneurs qui l’utilisent. Les plus attrayant peuvent même dépasser leur objectif comme Constance Lefebvre, une jeune cordonnière accompagnée par Lance ton Idée qui avait atteint 147% de son montant visé.
Certaines plateformes accueillent tout type de projet mais certaines sont spécialisées dans l’artisanat, l’écologie, la solidarité ou encore la tech. À la différence d’une cagnotte, le financement participatif est censé avoir une dimension plus collective.
Avantages :
- Procédé souvent rapide : souvent moins de 3 mois, et les personnes donnent plus volontiers quelques euros qu’une seule qui donnera 10 000€.
- Super pour des financements qui ne sont pas pris en charge par certains prêts (fond de roulement etc).
- Pour tout type de projets : création d’entreprise dans l’humanitaire, la tech, l’artisanat etc, avec souvent un petits plus pour les projets impact tournés vers l’environnement et le social. Il ne faut pas pour autant avoir les yeux plus gros que le ventre : lever 3 millions en crowdfunding (et pas crowdequity) peut se révéler épineux.
- Absence de garantie financière personnelle.
- Le bouche-à-oreille est une com gratuite !
Inconvénient :
- On peut ne pas atteindre son objectif si le projet n’est pas assez relayé ou mis en avant.
- Les taux d’intérêt d’une plateforme de crowdfunding peuvent osciller entre 4 et 16% selon le domaine (social, immobilier etc).
- Pas de lien avec ses donateurs (ou très peu), surtout si beaucoup de personnes participent.
- C’est de l’énergie. Beaucoup d’énergie.
- Pour le crowdequity : perte d’une partie du contrôle de l’entreprise (si c’est une entreprise).
- Certaines plateformes exigent des vidéos de présentation. Ce n’est pas un inconvénient en soi mais il faut y penser.
En France, plus d’un milliard d’euros ont été collectés sur des plateformes de crowdfunding en 2020, un bond à nuancer avec la crise sanitaire.
Cependant, leur succès n’est pas à minimiser : elles ont la côte, autant en profiter.
Petite anecdote : en 1875, Auguste Bartholdi a mené une campagne de crowdfunding (vous nous passerez l’anachronisme) pour la conception de la Statue de la Liberté. Aujourd’hui encore, la Sagrada Familia aussi est financée par cette méthode. Pour des réussites plus récentes : voir les campagnes de crowdfunding de Perko et Fizzer.
Investisseurs en fonds propres
Les fonds propres constituent les capitaux de l’entreprise. Hormis les dons, les investissements de ce type s’échangent donc contre des parts de l’entreprise. Si cet argent est l’unique propriété du créateur (ou des co-créateurs) de l’entreprise, alors il détient tout le contrôle sur son entreprise.
Certaines sociétés se sont spécialisées dans ce type d’investissement : plus d’une trentaine de fonds d’investissements sont enregistrés à l’AFIC. Attention : une levée de fonds est un processus long (9 mois à 1 an) qui demande une grosse préparation. Cet article des Echos Executives en détaille les étapes.
A noter : un micro-entrepreneur ou quelqu’un travaillant à son compte n’a pas forcément monté une société. Il ne peut donc pas lever des fonds en échanges de parts.
Il y a de nombreux points positifs à lever des fonds : la hausse de crédibilité pave une voie royale pour les futures demandes d’emprunt, les dividendes n’ont pas forcément besoin d’être remboursés si l’activité ne marche pas, et les business angels ou particuliers (on compte le crowdequity dedans) peuvent aussi faire bénéficier le créateur de leur carnet d’adresse.
Cependant, il faut prendre en compte que l’on vend aussi le contrôle de l’entreprise lorsque l’on vend des parts. Attirer de nouveaux investisseurs sera aussi plus coûteux puisqu’il faudra pouvoir reverser des dividendes aux investisseurs déjà existants.
Les fonds d’investissements ne vous attirent pas ? Pas de panique, d’autres alternatives existent :
- Une autre option est de faire appel à des clubs d’investisseurs comme les Cigales. Elles donnent la priorité aux créations d’entreprises sociales, durables ou locales.
- Si certains de votre famille ou vos amis ont des économies, il est possible de faire appel à la « Love money », une forme d’investissement en fonds propres qui s’apparente à un cadeau fait par un proche, en tous cas un signe de confiance fort de la part de son réseau le plus proche.
Les Organismes publics
Les organismes publics aident largement les entrepreneurs, spécialement ceux touchés par le chômage ou qui veulent se réorienter.
Les principales aides à la création d’entreprises sont l’ACRE/ACCRE, l’ARCE et le NACRE car elles se concentrent sur les jeunes et les demandeurs d’emplois.
- ACRE ou ACCRE: Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d’Entreprise. C’est une exonération partielle de charges sociales dont ont bénéficié 33% des créateurs d’entreprise en 2019.
Le porteur de projet reçoit 45% des droits d’ARE sous forme de 2 versements à 6 mois d’intervalle.
Toutes les conditions d’éligibilité se trouvent ici. Il suffit de remplir un formulaire et de le déclarer à l’URSAFF. Une autre bonne nouvelle : l’ACRE est cumulable avec le NACREARCE : Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise par Pôle Emploi.
- NACRE : subvention des régions. Il y a une condition sin equa non : il faut être sans emploi ou avec des difficultés d’insertions en emploi et avoir un projet viable et déjà défini. L’entrepreneur a la chance de pouvoir être accompagné pendant 3 ans. Vous trouverez la liste complète des personnes éligibles sur ce lien, ainsi que les procédures pour faire votre demande.
- CIR: Crédit d’Impôt Recherche. Pour tout projet intrapreneur ou de recherche innovante en entreprise, ce crédit peut réduire les impôts jusqu’à 50% du montant dépensé.
- ASS : Revenu complémentaire pour les 12 premiers mois d’activité
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Nombreux sont les personnes qui ne pensent pas à demander des aides régionales ou départementales, ou même les bourses publiques comme la Bourse French Tech. Certaines sont exclusivement réservées à des stades d’avancement bien précis comme l’AFI (faisabilité) ou à des types de projet (l’ADI finance l’innovation).
BERD, ou Banque Européenne de la Reconstruction et le Développement : elle s’occupe de prêts, crédit-bail, prises de participation dans le capital et garanties. La BERD peut financer jusqu’à 35% des besoins de projets européens en accord avec les lois écologiques du territoire concerné et ayant un impact positif sur son économie. Un important apport en nature ou numéraire est aussi requis. Attention cependant, ils n’aident pas les activités en lien avec la défense, le tabac ou les jeux indépendants.
Autre petit + : il ne faut pas lésiner sur toutes les informations que la BPIfrance (Banque Publique d’Investissement) offre aux entrepreneurs, ainsi que sur les multiples aides qu’elle propose. Elle a même créé un quizz rapide qui énumère les aides auxquelles vous avez droit en fonction de votre stade d’avancement et de votre profil. Si le créateur n’y trouve pas son bonheur, il pourra toujours parcourir ses nombreux articles sur le financement de projet. Si les aides sont confuses, certains sites comme celui-ci les rassemblent pour assister la recherche.
Un porteur de projet qui n’est pas du tout accompagné est un porteur en danger, aussi dur que ce soit à entendre. C’est pour cela que les crédits CPF ou OPCO peuvent être utilisés pour financer de nombreuses formations. Pour vérifier cela, il suffit de se rendre sur le site correspondant et de sélectionner la formation et les accompagnements qui correspondent le mieux aux besoins de l’entrepreneur : passer de l’idée au projet, gagner en expertise dans un domaine précis etc.
Nous invitons quiconque serait intéressé par l’entrepreneuriat à parcourir ces liens pour savoir s’il est éligible.
Autres financements
- Le financement solidaire : mention spéciale aux projets Impact ou durables, plusieurs associations proposent de financer une partie ou la totalité de certains projets. Elles peuvent même proposer de l’accompagnement à petits prix. Quelques exemples : la Caisse Solidaire, la Nef (projets écologiques), France Active.
- Les concours : Si un projet est déjà en phase de développement, il peut prétendre à concourir en vue d’être accompagné (incubateurs, prix pépites etc) pour être plus facilement mis avec un réseau d’investisseurs.
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L’argent ne fait pas le projet, il lui sert juste de tremplin. La preuve en image : il n’est pas forcément la préoccupation la plus importante des créateurs d’entreprise.
Pour une vision plus globale des financements disponibles, la BPIfrance a mis en ligne ce panorama très clair et concis.
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